M. Gérald Larose a laissé sa marque dans plusieurs domaines, dont le travail social, la défense des droits des travailleuses et travailleurs, l’économie sociale, et ce, toujours avec, en toile de fond, le souci de faire respecter et de protéger la langue française.
Pour lui, la question de la langue en est une de justice sociale. Il affirmait d’ailleurs, dans une entrevue accordée en 2019, que défendre la langue française, c’est défendre le principal outil de la majorité, qui est une majorité ouvrière et travailleuse.
Président de la Confédération des syndicats nationaux pendant 16 ans, il a été de toutes les mobilisations linguistiques et de tous les combats pour défendre la Charte de la langue française, condamnant notamment les jugements de la Cour suprême qui ont affaibli la portée des articles sur l’affichage. En 2001, le gouvernement lui a d’ailleurs confié la présidence de la Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec.
Pour réaliser cet important mandat, la commission a tenu des audiences dans toutes les régions du Québec et a organisé des journées thématiques et un colloque international. S’en est suivi un forum national qui a mené à la rédaction du rapport intitulé Le français, une langue pour tout le monde. Plusieurs recommandations contenues dans ce rapport ont permis d’élargir le discours sur la langue pour le rendre plus inclusif en faisant du français la langue commune de toutes les Québécoises et de tous les Québécois. De plus, certaines recommandations se sont retrouvées dans le projet de loi 104, déposé en 2002. Cette loi a, entre autres, mené à la redéfinition de la mission de l’Office de la langue française, qui a alors pris le nom d’Office québécois de la langue française.
En parallèle, M. Larose a été recruté en 1999 par l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal comme professeur invité. La langue française a fait partie intégrante de ses objets d’étude, de recherche, d’enseignement et d’intervention.
Au cours de sa carrière, il a aussi eu l’occasion de donner plusieurs conférences, tant au Québec qu’à l’étranger, dont certaines portaient notamment un regard sur les enjeux liés au dossier de la langue française.
Puis, en 2019, l’Académie française lui a décerné le prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises. À noter que ce prix est décerné à des personnalités françaises ou étrangères ayant rendu à la langue et aux lettres des services particuliers.
Avec l’importante feuille de route de M. Larose en matière de protection de la langue française, on peut dire que l’attribution de cette décoration était plus que méritée. Au regard d’un palmarès aussi impressionnant, accorder le prix Camille-Laurin à Gérald Larose allait donc de soi pour le jury.